Si le chef d’entreprise anglais est affable et parle volontiers de son amour des vins et des fromages français, le faire répondre à des questions sur sa stratégie relève d’un exercice beaucoup plus délicat. Dan Wagner, à la tête de Powa Technologies (valorisé à plus de 2,6 milliards de dollars), entend tout simplement « se substituer aux applications développées par les marques, en faisant de Powatag une appli générique. Et du coup, créer un nouveau canal de vente « .   Pour bien comprendre de quoi il s’agit [voir la vidéo en page 2], Powatag intègre toutes les technologies d’identification produits (QR codes, JavaScript, e-balises, NFC ou encore audio-tags de type Shazam) ainsi que le paiement mobile. Après un test en situation, l’appli se télécharge en trois minutes et après avoir entré ses coordonnées de livraison et ses références bancaires, l’achat se fait en une vingtaine de secondes. Redoutable. D’autant plus que ces informations ne sont données qu’une seule fois.   Rappelons que le taux d’abandonnistes moyen sur le e-commerce avoisine les 68,06% sur le m-commerce il est de 97% (selon différentes sources pour le e-commerce, et voir ici pour le m-commerce). En France, le secteur du m-commerce est en très forte croissance (+66% par rapport à 2013) et devrait représenter 5 milliards d’euros en 2015 si les freins du paiement et des formulaires répétitifs sont levés.   Powatag fait le pari que « le m-commerce représentera 30 à 50% du commerce en ligne d’ici cinq à dix ans « . Sans attendre aussi longtemps, un chiffre : l’entreprise comptait 50 personnes en 2013, ils sont aujourd’hui 490, installés dans 17 pays à travers trois filiales (NY, Londres et Paris).   M-paiement pléthorique Dan Wagner explique que « les consommateurs se retrouvent devant une offre toujours plus pléthorique d’applications de paiement mobile. Ils ne veulent pas de centaines d’applications différentes qu’ils vont utiliser chacune pour un ou deux web-marchands : ils veulent une seule application, simple, qui fonctionne partout. C’est la même histoire que pour nos portefeuilles, bourrés de cartes de fidélité liées à un seul magasin : on nous demande de remplir nos smartphones d’applications de paiement qui ne serviront que rarement « . Côté marques, même constat : « elles ne peuvent pas s’affilier à tous les systèmes de paiement, et ne sont pas assurées que la solution qu’elles choisissent existera encore dans un ou deux ans, et donc sera un investissement rentable. Sans choix clair et universel, comment pourraient-elles être sûrs d’avoir choisi le bon système, la VHS plutôt que le Betamax ?  »  970 marques clientes à travers le monde Si l’opération Fast Shopping de Comptoir de Cotonniers (lire notre article) a pu tenir sa promesse d’accessibilité, de fluidité et de simplicité dans l’acte d’achat, c’est en partie grâce à la technologie de Powatag, qui lui a permis « d’ouvrir  » 10 000 boutiques en une nuit. La marque, propriété du groupe japonais Fast Retailing, prépare une V2 dès le 19 novembre prochain. Signe que le mouvement touch to buy, selon l’expression de Dan Wagner fonctionne bel et bien. Valérie Dassier, directeur e-commerce, CRM et Digital de la marque enseigne lors du Marketing Day a expliqué que  » Fast Shopping a vocation à être pérenne. Nos objectifs ont été multipliés par trois et le taux de transformation observé a été six fois plus élevé « .   Dans les semaines qui viennent, Dan Wagner révèle encore que  » 100 millions de personnes, via 150 marques, entendront parler et pourront acheter via Powatag, partout dans le monde dont une trentaine en France « . On peut citer par exemple Oôra, la collection signée Mat Pokora chez Cache Cache (qui s’affiche en double page chez Stylist cette semaine avec un relais direct sur Powatag – voir plus loin le visuel), Botanic, pour ses sapins de Noël, Carrefour, TF1 ou encore Electrolux.   L’Oréal devrait aussi basculer dans la (déjà) longue liste des marques clientes de Powatag.

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